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Après la musique ou le cinéma, le streaming est proche de conquérir un autre domaine ambitieux, celui des jeux vidéo. Yves Guillemot, patron d’Ubisoft, s’est exprimé quant à l’avenir du jeu vidéo qu’il entrevoit entièrement dématérialisé. La tendance actuelle privilégie certes les achats en ligne plutôt que physiques, mais le PDG d’Ubisoft suggère que l’industrie du jeu fonctionnera incontestablement via le streaming d’ici quelques années.
“Je pense que nous verrons encore une autre génération de consoles, mais il y a de forte chance que, pas à pas, nous voyons le hardware disparaître. Avec le temps, je pense que le streaming deviendra plus accessible aux joueurs et il ne sera plus nécessaire de posséder soi-même des machines physiques.”
Depuis quelque temps la vente du format physique de jeu vidéo diminue d’environ 10% par an d’après la banque d’affaires Piper Jaffray. Et au-delà de la volonté des clients d’acheter en ligne, les services de streaming simplifierait la vie des entreprises du jeu vidéo. En plus d’obtenir des facilités dans la gestion des stocks et de supprimer de nombreux intermédiaires dans la production et la revente de produits physiques, ces acteurs vidéoludiques garantissent des revenus et une fidélisation des joueurs par des services d’abonnement.
Qui n’a jamais rêvé d’allumer sa télévision et de choisir parmi un catalogue de jeux, comme on le fait déjà avec des films et séries sur Netflix ? GeForce Now, Playstation Now ou Shadow sont des plateformes qui explorent déjà cette façon de jouer. Le streaming de jeu vidéo, aussi appelé cloud gaming permet de jouer sur tout support sans avoir de machine extrêmement puissante. Mais en contrepartie, il requiert une connexion de très bon aloi, en fibre optique le plus souvent. Tous les joueurs ne s’y sont pas encore mis, mais cela n’empêche pas des géants comme Google de se lancer dans l’aventure de l’immatériel (projet Yéti).
Le cloud gaming séduit également par la possibilité de jouer en cross-platform,soit jouer au même jeu aussi bien sur smartphone que sur sa télévision. Aujourd’hui, un des exemples les plus célèbres de cross-platform est Fortnite, un des jeux les plus joués du moment.
Mais que les collectionneurs ne s’affolent pas : les versions collector de nos jeux préférés, accompagnées bien souvent de figurines ou de comic book, seront toujours disponibles en magasin.
Le streaming désigne aussi le fait de regarder d’autres personnes jouer.
D’après inc.com, un gamer passe en moyenne 3 heures 25 par semaine à regarder quelqu’un d’autre jouer, soit sur des réseaux classiques comme Youtube ou Facebook, soit sur des réseaux dédiés aux jeux vidéo comme Twitch.
Facebook lance par ailleurs fb.gg, un onglet du réseau social dédié aux vidéos de gaming – ce changement rappelant la marketplace ajoutée au service en août 2017. fb.gg propose la diffusion de vidéos en direct, la recherche de stream par jeu et met en avant les pages liées aux jeux vidéos ainsi que les groupes de joueurs.
Entre la diminution des ventes de jeux physiques et la tendance des joueurs à ne plus seulement jouer mais aussi regarder un autre joueur (on pense par exemple aux compétitions professionnelles comme le championnat du monde League of Legends), la disparition des consoles semble toute tracée. Cependant, contrairement à un Netflix qui jouit d’un monopole certain, l’industrie du jeu vidéo est beaucoup plus partagée. La guerre Xbox vs. Playstation, qui devrait disparaître avec le streaming, n’est pas anodine : le marché du jeu vidéo prend en considération le gameplay des consoles, chacune ayant ses qualités et ses défauts. Une uniformisation des jeux sur une seule et même plateforme semble pour le moment purement irréalisable, et devrait mener vers une concurrence acharnée à l’instar de celle des filiales gaming de Sony et Microsoft.
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